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Guerre de l’eau en Bretagne. 22 mars 2007 : une journée mondiale de l’eau agitée en Bretagne.

vendredi 23 mars 2007

Cela devait être, simplement, un rassemblement amical pour relier les problèmes de l’eau dans le monde à notre problème local de fermeture des captages. Sur la rivière il y avait une barque et des kayaks portant les fanions de le "flottille pour une rade propre"...

Le 21 mars l’Europe avait choisi de sauver les élections des sortants français.

On le craignait et cela s’est fait. La commission européenne a choisi de reporter à trois mois sa décision de transférer le dossier de la France à la Cour de justice européenne. Un dossier considéré comme "brûlant" sera donc transmis à de nouveaux ministres qui n’y connaîtrons rien et auront bien d’autres chats à fouetter. Nous pensions les commissaires européens plus "responsables" que nos dirigeants nationaux : nous nous sommes trompés.

Le 22 mars nous étions au rendez-vous de la Planète

Les associations bretonnes de protection de l’environnement avaient décidé d’un rendez-vous symbolique sur le lieu, Goasmoal, d’où risquait de partir l’interconnexion entre la rivière Elorn (de qualité moyenne et qui approvisionne déjà les 250 000 personnes de la région brestoise) et l’Horn (dont le captage situé à Plouénan devrait être fermé).

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S-eau-S

Rencontre destinée à s’informer, les manifestations viendront plus tard. Rencontre sans annonce dans la presse pour éviter toute interprétation à hauts risques.

Etaient prévus, cependant, quelques actes symboliques auxquels nous avions conviés les médias.

Mais nous n’étions pas seuls !

Malgré l’heure (15 heures), le jour, l’éloignement et le crachin breton, nous étions une petite centaine au rendez-vous. Nous ne nous attendions pas à être plus. La plupart des associations avait délégué des représentants qui sauraient relayer le message.

Premier bémol : les gendarmes présents à l’arrivée des premiers participants s’adressent à eux pour un contrôle d’identité auquel il leur sera répondu par un humour qui les fera renoncer. Les journalistes de FR3 sont elles mêmes soumises au même interrogatoire.

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contrôle d’identité sélectif

Cela évidemment ne nous perturbe pas, nous en avons vu d’autres, et l’information a lieu comme prévu.

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Nous sommes là pour nous informer

Le président de l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique de l’Elorn (AAPPMA) rappelle la raison de notre présence : le refus de la fermeture des captages et des interconnexions. Les associations S-eau-S et Eau et Rivières prennent le relais.

Il pleut mais cela ne perturbe pas les membres de la "flottille pour une rade propre" qui patrouillent en kayak sur la rivière.

La flottille patrouille

Symbole obligé : un mini cercueil est lancé dans le courant pour sensibiliser les personnes qui le rencontreront à la menace pesant sur la rivière. On le récupérera à L’estuaire.

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Pour refuser une mort programmée

Pendant ce temps et insensiblement un groupe d’invités s’est formé de l’autre côté du pont qui franchit l’Elorn. Des jeunes pour la plupart avec à leur tête un producteur porcin, que l’on peut qualifier de gros au regard de son exploitation. Tous ont sur la tête une étrange casquette qui donne au groupe une allure inquiétante au moment où il s’avance vers les militants associatifs.

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Visiteurs.01
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Visiteurs.02

Général en chef

Des paysans ? Vraiment ?

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Venus pour débattre ?

La provocation est évidente. Avec eux des panneaux, sans signature mais réalisés par des "pros" qui développent l’idée que les écologistes sont les responsables de tous leurs maux. Sur l’un Eau et Rivières est accusée "d’euthanasier les paysans".

Nouvelle provocation

La courte manifestation prévue jusqu’à l’usine de pompage d’eau à lieu mais le retour est bloqué par le même groupe mené cette fois par deux maires du secteur.

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Retour bloqué.01
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Retour bloqué.02
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Le maire et conseiller général du canton à la tête de ses troupes

L’attitude molle de la gendarmerie pour aider les associations à quitter les lieux est évidente et il faut tout le calme des associatifs pour tout se termine dans le calme. Le président d’une des associations demandera le soir même à être reçu par le capitaine de l’une des brigades présentes pour l’alerter sur ce comportement.

Le journal télévisé de FR3 rendra bien compte de cette ambiance et de l’ambiguïté des forces de l’ordre.

Un soutien renforcé

Cette nouvelle provocation des dirigeants agricoles locaux poussant à nouveau les plus fragilisés d’entre eux vers des actions violentes n’aura aucunement affecté le moral des présents.

Le soutien reçu le lendemain, suite à la relation des évènements par les médias, témoignait du fait qu’ils avaient vu juste en poursuivant leur travail d’information et de mobilisation malgré les menaces.

crédit photographique : cyber@cteurs