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Jack Kerouac interrogé en français sur radio canada en 1967.
mercredi 23 mai 2012
L’entrevue que Jack Kerouac accorde à Fernand Seguin se déroule en français puisque l’écrivain est issu d’une famille canadienne française installée au Massachusetts. L’auteur parle de son enfance, de son goût pour les voyages, de sa façon d’écrire. Kerouac donne également sa définition du terme « beat generation », qui traduit la misère des Noirs de l’Amérique sudiste, la béatitude et le rythme jazz.
Seguin rencontre Kerouac
Date de diffusion : 7 mars 1967
La « beat generation » est un mouvement né vers le milieu des années 1940 de la rencontre entre Kerouac, le poète Allen Ginsberg et l’écrivain William Burroughs. C’est Kerouac qui invente le terme qui rappelle les vagabonds du rail. La génération « beat » se veut une génération de paumés, enfants de la crise économique des années 30 et de la Deuxième Guerre mondiale.
On the road, l’œuvre phare de Kerouac, influence toute une génération de jeunes, précurseurs des hippies. Kerouac refuse cependant le mot « beatnik », qui selon lui, est péjoratif.
Beatnik vient après spoutnik, explique l’écrivain pendant l’entrevue : « Ils voulaient avoir l’air des petits idéalistes de l’Amérique qui font de l’indépendance, avoir l’air comme des Russian spies… Nik, spoutnik, peacenik, beatnik. »
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Kerouac et la Bretagne.
"Je suis un vieil aventurier breton", disait Kerouac, Patricia Dagier et Hervé Quéméner ont retrouvé son ancêtre.
« Jack Kerouac » Au bout de la route... la Bretagne
Jack Kerouac sur la route... d’Huelgoat
La maison familiale de Jack Kerouac.
« Les poissons de la mer parlent breton » écrivait Jack Kerouac. Toute sa vie, l’auteur de Sur la route, qui vient d’être adapté au cinéma et dont le film faisait parti de la Sélection officielle du Festival de Cannes, sera hanté par ses origines... bretonnes.
Né Jean-Louis Kerouac, Ti-Jean comme sa famille le surnomme, et qui ne prendra le prénom de Jack qu’à l’adolescence, est né le 12 mars 1922 à Lowell dans le Massachusetts. Mais sa famille est en réalité originaire... d’Huelgoat, près de Carhaix. La maison familiale des Kerouac, située près de l’église, existe d’ailleurs toujours et est devenue en 2005 l’atelier d’artiste de Sylvie Bozoc.
Sur son fronton, on peut y lire la date de 1668, année de sa construction. À l’époque, la demeure appartenait à Urbain-François Le Bihan, sieur de Kervoac, né vers 1702. Fils de François-Joachim de Kervoac, notaire du roi, Urbain-François de Kervoac a fui la France pour le Canada en 1721 afin d’échapper à un scandale judiciaire, lié à des vols multiples. « Marié de force au Canada, il a alors changé de nom... », raconte Patricia Dagier, généalogiste et auteure de plusieurs ouvrages sur les origines bretonnes de Kerouac. C’est ainsi que la lignée des Kerouac, Kirouac arrive au Canada et aux États-Unis...
Des origines bretonnes qui ont toujours fasciné Jack Kerouac. « C’est quelque chose d’ancré en lui : il est persuadé d’être un noble breton. »
« N’oublie jamais que tu es breton »
Une obsession alimentée par son père : « Ti-Jean, n’oublie jamais que tu es breton. » À la maison, le petit Jack ne parlait d’ailleurs pas anglais, mais français... et quelques mots de breton.
En juin 1965, pour retracer son histoire, l’écrivain effectue un voyage en Europe. À Brest plus exactement. « Ce qui est amusant, c’est qu’il est venu sous un faux nom. Un peu à l’image de son ancêtre. Mais sans le savoir... » Mais ses recherches restent vaines, et il rentre aux États-Unis.
En 1968, Jack Kerouac prévoit un autre voyage en Bretagne à l’invitation de son ami poète et sculpteur Youenn Gwernig. Il n’y va finalement pas et disparaît l’année suivante, en octobre 1969, d’une hémorragie digestive, sans jamais avoir levé l’énigme de sa vie : celle de son nom.
Enquête passionnante
Ce n’est qu’en 1999 - trente ans plus tard - que le mystère s’éclaircit. « Clément Kirouac, descendant d’Urbain-François, et ancien président de l’Association des familles Kirouac d’Amérique inc, a fait appel à moi en 1996 pour fouiller dans le passé breton de la famille », rappelle Patricia Dagier. Au terme de plusieurs années de recherches, elle établit avec certitude les liens de filiations entre Jack Kerouac et ses ancêtres d’Huelgoat.
Une recherche passionnante qui continue encore aujourd’hui : « C’est plus de douze ans d’enquête, qui révèle encore aujourd’hui bien des anecdotes, révèle la généalogiste. Ce qui est amusant, c’est de voir la similitude de ces deux vies et parcours : celle de Jack Kerouac et de son ancêtre Urbain-François. »