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LGV Ouest. Quand "Investir en Finistère" veut "shunter" Landerneau.

jeudi 27 juin 2013, par Gérard Borvon

Si on ne gagne pas 10 minutes de trajet entre Brest et Paris, l’économie du Finistère est morte ! C’est en gros le discours surréaliste de l’association "Investir en Finistère".

Le moyen proposé est simple "shunter" les arrêts dans les gares intermédiaires et même mieux : "shunter" les villes qui retardent le passage du train du progrès.

C’est le cas de Landerneau.


Pour gagner 17 minutes on ne passe plus à Landerneau !

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Et on éventre zones industrielles, zones agricoles et ce qui reste d’espaces naturels.

Vue possible de shunt entre Morlaix et Landerneau.(travaux entre Le Mans et Rennes)

Que penser des élus et responsables politiques ou économiques landernéens qui défendent ce projet ?


Noter surtout que les 770 millions d’euros prévus pour ce projet de "shunt" seraient bien mieux utilisés entre Landerneau et Quimper ou encore en multipliant les fréquences des trajets sur la ligne Brest-Morlaix.


Voir à ce sujet le communiqué de "Europe Ecologie-Les Verts"

La commission Mobilité 21 propose au gouvernement de reporter la construction des lignes à grandes vitesse en Bretagne. Certains crient au scandale, mais une analyse plus précise conduit à constater que la commission prend une bonne initiative, sans toute fois faire de propositions constructives.

1 – Le mauvais choix de la région Bretagne.

Au moment oû la Région Bretagne décidait de financer la ligne LGV pour rapprocher Paris de Rennes, Europe Ecologie les Verts avait prévu qu’il ne resterait plus que les miettes pour développer les transports inter-bretons tant les sommes en jeu sont considérables. La région Bretagne est d’ailleurs passée en quelques mois de la région la moins endettée de France à la plus endettée (Gérard Lahellec – Comité de Ligne de Landerneau / juin 2013). En faisant ce choix « parisien », la Région est conduite à faire des arbitrages et, de ce fait, tarde à répondre aux demandes des voyageurs Brest-Landerneau (capacité des trains, horaires étendus en soirée et le samedi). Il en est de même un peu partout en Bretagne.

Plutôt que de rapprocher Paris de Rennes, Europe Ecologie Les Verts proposait de rapprocher Brest de Rennes et de concentrer l’essentiel des efforts sur l’amélioration du maillage intérieur Breton, de réouvrir des gares, de développer le fret et d’encourager la fréquentation du train par une politique tarifaire dynamique et sociale. L’axe Landerneau - Daoulas - Quimper – Nantes est aussi une des priorités.

2 – Pas de LGV entre Brest et Rennes : les landernéens sans doute gagnants !

Europe Ecologie les Verts a toujours défendu l’idée d’améliorer les cadences et vitesses sur la voie existante en la rénovant et, pourquoi pas, en utilisant la technologie du pendulaire qui constitue probablement un très bon compromis. A l’opposée, ceux qui s’arqueboutent sur le slogan « Paris à 3 heures de Brest » oublient d’indiquer qu’il faudra construire des voies nouvelles. Pour les landernéens, et les habitants de nombreuses communes rurales, le risque est que la vallée de l’Elorn et la gare de Landerneau soient shuntée. Ce projet ne signerait-t-il pas l’isolement de la ville et l’augmentation de la durée des trajets ? En effet qui peut croire que pour tenir ce chrono, les TGV continueraient de s’arrêter à Landerneau ?

Enfin, pour conclure, EELV, souhaite saluer la décision de la commission présidée par le député PS Philippe Duron qui repousse aussi aux calandes grecques la construction de la ligne reliant l’aéroport de Notre Dame des Landes à Rennes et Nantes. Une raison supplémentaire pour abandonner le projet d’aéroport.

Pour EELV – Groupe de Landerneau-Daoulas
Christophe Winckler


Voir aussi :

TGV Ouest. Les bretons roulés dans la farine.


"Investir en Finistère" c’est qui ?


Quand la région, elle aussi, veut shunter Landerneau.

En juin 2008, la "Région Bretagne" faisait des "propositions pour un plan ferroviaire breton". Cette fois le trajet qui shuntait Landerneau allait de Pleyber-Christ à Kerhuon.


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voir aussi l’article de Hervé Corre dans le Télégramme :

TGV. Quelle place pour Landerneau ?

citation : "la Région envisage, pour cinq milliards d’euros, de créer ce que l’on appelle des « shunts ferroviaires » ou, pour le dire plus simplement, de nouvelles voies. Cinq milliards pour 15 minutes de gagnées, chacun jugera."

L’article soulève deux points essentiels :

- L’hypothèse de "shunter" Landerneau est bien toujours dans les cartons. L’option de Réseau ferré de France (RFF), "Morlaix-Landerneau" en site propre, restant à préciser car il est courant que les arrêts notés comme étant dans une ville se font en réalité dans une gare située à plusieurs dizaines de kilomètres (voir exemples de Aix ou Besançon par exemple). Qui, à Landerneau, s’accommoderait d’une gare estampillée ’Landerneau-TGV" qui se ferait quelque part du côté de Ploudaniel ?

- Faut-il vraiment consacrer 5 milliards pour gagner 15 minutes de trajet alors qu’il y a tant à faire sur la ligne Landerneau-Quimper ?


Et le pendulaire en site propre ?

En gardant le même trajet la technologie du "train pendulaire" avait été envisagée.

Même si, là aussi, on peut s’interroger sur les sommes à investir en fonction des quelques minutes gagnées, ce projet, abandonné par la SNCF, avait au moins le mérite de ne pas chambouler l’environnement et de maintenir les arrêts actuels.