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Pacte électrique Le Drian-Bolloré. Non merci !

mardi 27 septembre 2011, par Gérard Borvon

Le 15 Décembre 2010, J.Y Le Drian est supposé avoir apposé une "vraie-fausse" signature à un "Pacte électrique" qui n’engageait que lui dans la mesure où aucune assemblée ne l’avait encore validé.

Ce "pacte" en révèle d’autres plus discrets.

(Première mise en ligne 20 décembre 2010)


Un pacte électrique Le Drian-Bolloré-Poignant ?

Et si la voiture électrique devenait, après le chauffage électrique, la nouvelle façon de gaspiller l’énergie électrique ? Et si la Bretagne était le fer de lance de cette nouvelle politique ?

Rappelons nous. C’était le 24 septembre 2009 à Quimper. Pour faire la pub de sa voiture électrique, Bolloré avait choisi deux élus socialistes : JY le Drian et B.Poignant.

A l’occasion, Le Drian s’était fendu d’une parole historique :

"Les pieds dans la glaise, la tête dans les étoiles : Vincent Bolloré est définitivement et obstinément Breton."

Certains mal-pensants s’étaient alors demandés comment on disait "cirer les pompes" en breton.


20 décembre 2010. C’est gagné pour le lobby breton. Bolloré a placé sa Blue- Car à Paris.

Le maire de Paris a annoncé la victoire de la Bluecar de Bolloré à l’appel d’offres Autolib, le projet de voitures électriques en location courte durée.

Parmi les grands patrons, Bertrand Delanoë partage un nouvel ami commun avec Nicolas Sarkozy : Vincent Bolloré. Le 16 décembre, l’industriel breton a été désigné par Paris et plusieurs villes de banlieue pour mettre en place Autolib’. Ce système de voitures électriques en libre-service devrait coûter au moins 35 millions d’euros aux Parisiens en mise de départ. Et peut-être plus au fil du temps, car il n’est pas du tout certain que ce projet compliqué s’autofinance et permette à l’industriel de couvrir ses investissements (fourniture de 3 000 voitures, etc.).

voir bakchich. Delanoë, le nouvel ami de Bolloré


L’élu Bernard Poignant, le père Alain de la Morandais, l’entrepreneur Robert Lascar
(Eurodif, Bouchara, Burton) et le chef étoilé Jacques Le Divellec attentifs aux propos
de Jean-Pierre Pichard intervenant lors d’un Dîner Celtique

Kofi Yamgnane, un autre ami breton de Bolloré.


A Quimper le 17 janvier.

Bolloré devrait retrouver ses amis socialistes en ce début d’année.

« Le rêve, soupire Bolloré, ce serait d’assembler la voiture en Bretagne. Je ne doute pas que Bernard Poignant (le maire de Quimper) et Jean-Yves Le Drian (le président de Région) ne me le rappellent à la pose de la première pierre de la nouvelle usine le 17 janvier, à Ergué-Gabéric... » (ouestfrance-auto.com)

Construire ici les voitures qui iront gaspiller l’électricité à Paris... c’est le progrès non ?

Au fait. Elle est produite où l’électricité qui alimentera les voitures électriques de Paris ?

Nul doute que nous ne trouvions bientôt dans le public de l’inauguration quimpéroise tous les partisans d’une "centrale électrique à effet de serre" à Guipavas. Produire de l’électricité pour la gaspiller, c’est bon pour la croissance !

Une date à retenir : le 17 janvier à Quimper.



Les Verts parisiens estiment qu’Autolib’ sera un retour à la voiture

PARIS, 21 déc 2010 (AFP) - Les élus Europe Ecologie-Les Verts du Conseil de Paris ont jugé mardi que l’arrivée des voitures électriques en self-service Autolib’ dans la capitale allait "réorienter vers l’automobile ceux qui avaient choisi les transports en commun".

"Avec le lancement d’Autolib’, 3.000 véhicules supplémentaires vont se déverser dans les rues de Paris. Les élus EELVA sont réservés quant à l’intérêt -notamment écologique- de cette nouvelle offre de déplacement automobile", a déclaré le groupe municipal EE-Verts et apparentés dans un communiqué.

Ces élus évoquent "cinq raisons" pour justifier leur scepticisme, dont "le nombre imposant de voitures en libre service" qui "va réorienter vers l’automobile ceux qui avaient fait le choix d’utiliser les transports en commun ou le vélo, et Vélib’ en particulier".

"La voiture doit être un mode de déplacement accessoire en ville et non pas un mode de déplacement habituel", ajoutent-ils.

Autre grief : les "Parisiennes et Parisiens vont devoir payer sur leurs impôts, un minimum de 50.000 euros par station", la mairie prévoyant d’installer 1.000 stations Autolib’ dont 700 à Paris intra muros.

Selon eux, la voiture, "même électrique, est polluante (recyclage des batteries). Le temps de rechargement des batteries (4 heures) s’effectuera notamment en fin de journée durant les pics de consommation, encourageant le recours à l’énergie nucléaire".


Autolib’, une fausse bonne idée ?

Le projet Autolib’ suscite aussi des réserves. Jacques Boutault, maire (Verts) du 2°arrondissement de Paris nous détaille ses arguments contre le projet.

Autolib’ contribuera t-il à réduire l’utilisation des véhicules individuels ?

Ce n’est pas une politique de décroissance de la place de la voiture dans le centre de Paris. Au contraire, ce dispositif accroit l’envie pulsionnelle de se déplacer en voiture. Il vise à accroître l’offre de transport individuel plutôt qu’à la repenser. On ne facilitera pas le déplacement en augmentant le nombre de véhicules. Ce système ne résoudra pas les problèmes posés par les trajets domicile-travail. Les stations les plus fréquemment utilisées seront tour à tour saturées puis vides à la sortie des bureaux.

Les Verts sont en revanche favorables à l’autopartage, qui permet de mettre en commun des véhicules sans occuper massivement la voirie. Ce modèle est plus adapté pour faire des trajets aller-retour sans craindre de ne pas trouver une place ou une voiture disponible. A Paris, quatre entreprises sont déjà actives dans ce domaine : Caisse commune, Mobizen, Okigo et Connect by Hertz. Il faut continuer dans cette voie.

Est-ce vraiment écologique ?

Lorsque l’on sait que l’on devra probablement réalimenter les stations en transportant les Autolib’ sur des camions, on a des doutes sur le bilan écologique.
En ce qui concerne le véhicule électrique, nous ne savons pas traiter les batteries usagées. De plus, la généralisation de la voiture électrique individuelle en France nécessiterait 30 nouveaux réacteurs nucléaires. C’est plus un cadeau fait aux industriels qu’une réelle avancée environnementale…

Cela est-il bon marché pour l’utilisateur ?

En fait, cela revient à peu près au même tarif que l’utilisation d’un taxi intra-muros. Il aurait été préférable d’améliorer et de rendre plus propre la flotte des taxis parisiens insuffisante par rapport à la demande.

Avez-vous une idée du coût de l’opération ?

La ville de Paris devra débourser 35 millions (estimations mairie de Paris) pour lancer Autolib’, sans compter la maintenance, l‘augmentation probable du nombre de véhicules pour atteindre une « masse critique » et les assurances. Alors même que le budget municipal est en crise et que les Parisiens manquent de logements sociaux et de crèches, il n’est pas raisonnable d’engager ce type de dépenses.
Je ne suis pas contre l’investissement mais celui-ci devrait être orienté vers l’amélioration des transports en commun et l’aménagement de pistes cyclables.

Comment limiter la circulation automobile en ville ?

Les péages urbains comme à Londres ne sont pas la bonne solution. Cela reviendrait à rétablir l’octroi d’Ancien régime.
Il est en revanche tout à fait opportun d’établir un péage notamment pour les poids-lourds sur le périphérique et les autoroutes franciliennes.
Il faut s’inspirer du modèle de Rome, où les non-résidents n’ont pas le droit d’accéder et de stationner en centre-ville. Dans un premier temps, il faut augmenter le prix du stationnement rotatif, contrairement à la tendance actuelle qui est à la baisse, de façon à le rendre dissuasif.

Propos recueillis par Olivier Moulergues


Pour les Verts : Vélib, oui, Autolib, non

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L’Autolib’ arrive à Paris le 2 octobre 2011